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PROJET P69-INSTASUR : Renforcement de la réglementation dans les installations chimiques à haut risque et réduction des risques dans les pays de la Façade Atlantique Africaine (FAA)

INTRODUCTION

Le Togo a adhéré en Août 2013 à l’initiative des centres d’excellence de l’Union Européenne sur la réduction des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques NRBC. Cette adhésion témoigne de l’intérêt que le Togo accorde à la question de la réduction des risques NRBC. Pour ce faire, il a bénéficié de plusieurs projets depuis son adhésion à cette initiative dont celui dénommé « P69-INSTASUR : Renforcement de la réglementation dans les installations chimiques à haut risque et réduction des risques dans les Pays de la façade atlantique africaine ».

Dans le cadre de ce projet il est organisé des ateliers de formation et de sensibilisation des acteurs locaux à l’échelle nationale afin de les outiller sur la gestion des risques liés aux installations chimiques à haut risque et vulgariser les bonnes pratiques de gestion de leur occurrence afin d’aider à la mise en place d’un système de gestion efficace par une règlementation harmonisée.

C’est dans ce contexte qu’il est organisé les 9 et 10 février 2021 à Lomé à l’Agora SENGHOR, l’atelier de sensibilisation et de formation des acteurs locaux regroupant une vingtaine d’acteurs des différentes communes de la préfecture du Golfe (Cf liste de présence en annexe).

 

I-CEREMONIE D’OUVERTURE

Trois interventions ont marqué la cérémonie d’ouverture à savoir le mot de bienvenue du directeur de l’environnement, le mot introductif d’un Experts formateurs et du discours d’ouverture du Directeur de Cabinet, représentant du ministre de l’environnement et des ressources forestières.

Dans son intervention, Monsieur Thiyu ESSOBIYOU, directeur de l’environnement, en souhaitant la bienvenue à tous les participants, a remercié les uns et les autres pour les efforts consentis afin de prendre part à cet atelier. Monsieur ESSOBIYOU a continué son allocution en évoquant la vision du plan nationale de développement du Togo (PND) et de la feuille de route 2020-2025 qui voudrait faire du Togo un pays émergent à l’horizon 2030. Cette émergence ne pourrait se faire sans le développement de nouvelles technologies a- t-il souligné, qui sans doute exposeraient les populations à des risques y afférents.

Pour finir, le directeur de l’environnement a relevé le fait qu’eu égard aux enjeux nucléaires, chimiques, radiologiques et biologiques, il s’avère nécessaire de mettre en place des mesures de précaution et de prévention afin de limiter et minimiser l’impact du développement technologique sur la santé humaine et l’environnement.

Pour sa part, l’Honorable NADJO, expert sur le NRBC, au nom d’Expertise France qui accompagne le projet P69 INSTASUR, a pris la parole pour situer le contexte de cette rencontre. Il a fait un bref aperçu sur le lien entre le présent projet et celui P41 dont il découle qui vise à former les experts nationaux sur la gestion des risques. Il a continué en rappelant que pour l’atteinte de la vision du PND, la classe dirigeante du pays à l’instar des élus locaux doit être outillé et sensibilisée sur les enjeux du développement technologique de façon globale et celui relatif au NRBC en particulier. Pour finir, l’honorable NADJO a donné les principaux objectifs de la formation en insistant sur le partage d’expérience entre les différents acteurs présents.

Monsieur KOUDADZE Kodjo, Directeur de cabinet du ministère de l’environnement et des ressources, représentant le ministre, a dans son allocution, après avoir fait un aperçu sur les produits chimiques et les risques liés à leur mauvaise gestion, rappelé le récent cas d’accident industriel du Liban qui a éveillé les consciences des acteurs du secteur sur la nécessité de mise en place des mesures de sécurité pour une meilleure gestion des installations classées. Il a relevé le fait que la Togo abrite des entreprises à haut risque qui méritent une attention particulière et l’établissement d’une réglementation appropriée. Il a de ce fait salué la tenue de cet atelier qui permettra aux élus locaux d’être informés et avisés sur les risques liés aux installation classée. Dans la suite de son discours le Directeur de cabinet a rappelé que le pays s’est résolument engagé dans la mise en œuvre de la feuille de route présidentielle 2020-2025 dont l’action 5 de l’axe stratégique 2 vise à affirmer la place du pays en tant que hub logistique et de services. Cette vision a-t-il souligné, suppose le développement dans notre pays d’installations classées de différents types. Il a démontré qu’avec la promotion de l’entreprenariat et de l’auto-emploi souhaités par tous, l’émergence des entreprises et d’installation des usines à petite et moyenne échelle vont bientôt impacter l’architecture de nos communes.

Le Directeur de Cabinet a ensuite adressé ses remerciements aux partenaires techniques et financiers, en l’occurrence l’Union Européenne et Expertise -France pour leur accompagnement financier dans le renforcement de la réglementation dans les installations chimiques à haut risque dans les pays de la façade atlantique africaine.

Pour finir, il a exhorté les participants à donner le maximum d’eux-mêmes afin de tirer profit de cette formation dont l’importance est capitale pour notre pays.

 

II-DEROULEMENT DE LA FORMATION

JOUR 1

Mise en place du présidium

Pour une bonne conduite des travaux de la formation un présidium de deux membres a été mis en place et composé comme suit :

Président : Monsieur DJAGBAVI Lébénin Bernard, Secrétaire Général de la préfecture du Golfe.

Rapporteur : Monsieur N’PO Tissama  Y. Assistant du point focal NRBC.

 

Adoption de l’agenda de la formation

Afin de convenir sur la proposition d’agenda de la formation, le présidium a soumis ledit agenda à l’appréciation des participants. Ceux-ci ont apporté une légère modification dans l’ordre de passage des présentations et l’ont adopté à l’unanimité.

Présentations

La première journée a été marquée par sept (07) /présentations.

Première Présentation.

La première présentation, faite par le Capitaine LEDI,  fait un aperçu de quelques accidents de référence au niveau mondial. Pour ce faire, le Capitaine a dans un ordre chronologique présenté ces accidents de référence en les illustrant par des images et vidéos accompagnées de commentaire. Il a entre autres présenté :

  • l’accident du 4 janvier 1966 causé par l’explosion des sphères de stockage de propane dans une raffinerie en France et qui a occasionné 18 morts et 84 blessés ;
  • l’accident de Bhopal dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984 causé par une explosion de réservoir de stockage de méthyl isocyanate ;
  • l’incendie du 1er décembre 1986 d’une usine chimique de la firme Sandoz à Schweizerhalle  en Suisse;
  • l’incendie du 13 mai 2000 à Enschede, aux Pays-Bas causé par le feu qui brûla un entrepôt d’un dépôt de feu d’artifice ;
  • l’explosion dans l’usine d’AZF de 300 tonnes de nitrates d’ammonium à Toulouse;
  • l’explosion du 11 décembre 2005 sur le dépôt pétrolier de Buncefield.

Dans la suite de sa présentation le capitaine LEDI a abordé les six catégories d’accident en milieu industriel et a illustré les éléments abordés par un film de huit minutes qui présente l’accident de Bhopal.

Avant de laisser la parole pour les questions d’éclaircissement le capitaine, à travers une approche interactive a posé des questions aux participants ceci afin de jauger leur degré de compréhension.

 

Les questions abordées dans les débats après cette présentation sont entre autres

  • le nombre des niveaux de sécurité ;
  • le rôle et les responsabilités des élus locaux dans la gestion des accidents industriels ;
  • la part des inspecteurs du travail dans la gestion des risques industriels ;
  • la responsabilité du personnel relative à la négligence et le non-respect des mesures recommandées ;
  • la responsabilité de l’Etat indien et le sort du promoteur de Bhopal ;

 

Deuxième présentation.

La deuxième présentation, faite par le capitaine ANOUNKOU, porte sur « l’introduction à la gestion des risques industriels »

Dans sa présentation, le capitaine a d’abord abordé les niveaux de sécurité ainsi que la prévision et la protection. Il a ensuite fait ressortir les quatre niveaux de gestion des risques majeures, l’évaluation des risques, les impacts et les enjeux à protéger (les hommes, les biens et l’environnement). Le capitaine a poursuivi sa présentation en exposant les différents scénarios de l’intervention et le retour d’expérience.

Après avoir fait un bref aperçu sur la notion de danger et de risque, le capitaine ANOUNKOU a approfondi ces notions en abordant les principaux points suivants :

  • les scénarios de référence (six phénomènes) et les trois types d’effets ;
  • le phénomène de BLEVE (Bolling Liquid Expanding Vapour Explosion) ;
  • le phénomène de BOILOVER, les conditions qui régissent ce phénomène et les processus conduisant à ce phénomène ;
  • le phénomène d’UVCE (Uncontinued Vapour Cloud Explosion), les causes de l’UVCE, leurs effets et la méthode de calcul des effets ainsi que la modélisation desdits phénomènes.

A l’issue de cette présentation, les débats ont porté entre autres sur :

  • l’état de référence initial, les caractéristiques physicochimiques et techniques des contenants ;
  • le place et la responsabilité de l’inspecteur du travail dans la gestion des risques ;
  • les normes qui régissent l’établissement des coefficients des seuils ;
  • la formation universitaire qualifiante en la matière.

 

Troisième présentation

La troisième présentation intitulée « Identification des matières dangereuses » a été faite par Monsieur TCHALA Matiyou, Expert formateur du P69.

Dans sa présentation, monsieur TCHALA, après avoir donné les trois étapes de l’identification des matières dangereuses s’est attelé profondément sur la présentation des pictogrammes. Pour ce faire, il a passé en revue les différents pictogrammes en expliquant leur signification l’un après l’autre. Il a d’abord présenté les anciens puis les nouveaux en insistant sur le fait que les deux formes doivent être connus par les acteurs intervenant dans la gestion des matières dangereuses.

Monsieur TCHALA a poursuivi sa présentation en abordant l’étiquetage des marchandises dangereuses. Sur cet aspect, il a montré aux participants comment se fait l’étiquetage (symboles, adresse, nom du fabriquant, du destinataire, nom du produit etc).

Pour finir il a d’abord énuméré et expliqué les seize rubriques réglementaires de la fiche des données de sécurité puis a fait un bref aperçu sur le Système Global Harmonisé (SGH).

 

A l’issue de cette présentation, les débats qui s’en sont suivis ont porté entre autres sur :

  • la transcription selon le contexte africain des seize rubriques réglementaires ;
  • l’absence d’étiquette sur certaines matières dangereuses ;
  • les conditions de prélèvement (échantillonnage) en vue d’une contre-expertise sur la matière dangereuse ;
  • la nécessité pour les communes et les préfectures de se doter de profils scientifiques qualifiés sur les matières dangereuses.

 

Quatrième présentation

La quatrième présentation de la première journée présentée par le capitaine LEDI, a concerné « la réglementation SEVESO/ICPE et la catégorisation des installations »

Après un bref historique sur la réglementation SEVESO, le capitaine a abordé les quatre piliers de la sécurité pour éviter les accidents majeurs, à savoir

  • la réduction du risque ;
  • l’élaboration du plan de secours ;
  • la maîtrise de l’urbanisation  et
  • l’information du public.

Il a continué sa présentation en exposant les deux étapes de classement avant de s’appesantir sur la réglementation proprement dite des Installation Classées pour le Protection de l’Environnement (ICPE). Pour ce faire, il a donné (i)les principaux critères de classement des ICPE, (ii) les quatre catégories de rubrique de classement, (iii) les régimes des ICPE, (iv) les principes généraux « seuil haut » et « seuil bas », (v) les trois directives SEVESO.

Après la présentation du capitaine LEDI, les échanges ont porté entre autres sur :

  • la nature des industries nécessitant le PPI ou le POI ;
  • l’élaboration d’un PPI ou d’un POI pour le cas de la plateforme industrielle d’Adétikopé ;
  • la transposition/transcription de la directive SEVESO au niveau national.

 

Cinquième présentation

Elle a porté sur « l’étude de danger (EDD)» et a été présenté par monsieur TCHALA Matiyou.

Monsieur TCHALA dans sa présentation a d’abord expliqué aux participants la raison d’être de l’étude de danger et a fait ressortir les principaux objectifs d’une étude de danger (réduction/maîtrise des risques à la source, information préventive des populations etc).

Dans la suite de son intervention, il a donné le rôle des autorités locales dans le processus de l’étude de danger (arrêté préfectorale et la réglementation post arrêté préfectorale). Il a continué sa présentation en donnant certains outils pour la maîtrise de l’urbanisme en prenant comme exemple l’autorisation de construire pour le cas du Togo.

Avant de faire un aperçu sur la PPI et le POI, il a fait ressortir les mesures prescrites par l’étude de danger qu’il faut appliquer pour la maîtrise du risque et qui contribuent à la surveillance environnementale.

A la fin de sa présentation, monsieur TCHALA a d’abord fait une synthèse de l’étude de danger à travers un schéma puis a présenté le guide d’appréciation du niveau du risque et celui d’analyse simplifiée de la complétude d’une EDD.

 

Sixième présentation :

Cette présentation faite par le capitaine ANOUNKOU Housseni porte sur « la gestion  de crise en phase plan d’opération interne ». Dans sa présentation le capitaine ANOUNKOU après avoir donné les objectifs pédagogiques de ce module, a abordé l’essentiel du sujet à savoir l’organisation de la crise en ces points suivants :

  • les lieux stratégiques du PO (poste de garde, postes de commandement, salle de confinement etc.) ;
  • les acteurs impliqués (Directeur des opérations de secours DOS, directeur des opérations internes DOI, commandant des opérations internes COI), leur rôles et responsabilités ;
  • les missions du Poste de Commandement PC exploitant ainsi que l’organisation de ce poste aussi bien en absence qu’en présence des secours publics (sapeurs-pompiers) ;
  • les missions du poste de Commandement Avancé (PCA)
  • les missions de la Cellule Décision et celles de la Cellule Réponse Opérationnelle ;
  • les principes de fonctionnement du PC Exploitant ;
  • les outils de la cellule de crise.

Il est ressorti de cette présentation que

  • le maire, premier responsable territorial de la sécurité, est chargé sur le territoire de sa commune, de prévenir et de faire minimiser les accidents. Il lui appartient alors de diriger les secours ;
  • le commandant des Opérations de Secours (COS), le plus gradé sapeur-pompier est le responsable technique des opérations de secours et a pour mission de déterminer les méthodes et les moyens d’intervention, coordonner les moyens publics et privés mis à disposition, assurer la mise en place du dispositif ;
  • l’exploitant en charge de la sécurité de ces installations, met en œuvre la réponse opérationnelle qu’il a préalablement élaborée ;

Septième présentation

La septième présentation et la dernière de la première journée de formation a été faite par l’honorable NADJO, Expert de Expertise France. Dans cette présentation intitulée « informations préventives et gestion des populations face aux risques majeurs » l’honorable NADJO s’est basé sur l’expérience de l’Union Européenne pour montrer aux participants les bonnes pratiques à adopter pour minimiser les risques en cas d’accident majeures. Pour ce faire, après avoir présenter le cadre juridique et institutionnel français, il a longuement parlé du dispositif d’alerte précoce, ses différentes formes et la nature ainsi que le contenu des informations à passer aux populations en cas de risque majeur.

En prenant comme exemple les feux de forêts et les inondations, l’honorable a expliqué aux participants la notion de « modèle de consigne » et « modèle d’affiche ». Il a passé en revue les différents symboles relatifs aux risques en les expliquant l’une après l’autre. Dans la suite de sa présentation, l’honorable NADJO a fait un zoom sur le Conseil Départemental de Sécurité Civile et les comités locaux d’information et de concertation (CLIC) en France en faisant ressortir leurs rôles, leurs responsabilités, leurs missions, leurs compositions.

Pour finir, il a donné le rôle des autorités locales (préfet, maire) et les organes et services régaliens qui les entourent et qui contribuent à la prise de décision en cas de risque majeur.

A l’issue de la présentation de l’honorable, les débats ont porté sur :

  • Le moment opportun pour la mise en branle du dispositif d’information préventive de gestion des populations face aux risques majeurs ;
  • La transposition du contexte français aux pays en développement à l’instar du Togo.

JOUR 2

La deuxième journée a été marquée par dix (10) présentations

Première présentation :

La première présentation de la deuxième journée a concerné « les enjeux et démarche de maîtrise

des risques chroniques liés aux installations industrielles », exposée par le capitaine LEDI.

Après avoir donné les objectifs de ce module de formation et expliqué la notion de « chronique », le Capitaine a d’une part, montré à travers les images quelques formes de sources et d’autres parts présenté les enjeux en fonction de la source, du transfert et de la cible que constitue les personnes. Il a expliqué les différentes formes de transfert dans différents milieux à travers le schéma conceptuel qui montre les relations entre les sources, les milieux et les enjeux.

Il a fait cas des effets sanitaires qui se manifestent sous forme de maux de tête, irritations, asthme, réactions allergiques, troubles de la respiration, du foie, du système nerveux, cancers etc. Le Capitaine LEDI dans la suite de sa présentation a mis un accent sur les différentes étapes de l’élaboration du schéma conceptuel en donnant avec détail le contenu de chaque étape. Il a en suite présenté à travers un schéma les actions de maîtrise des risques à différents sites (émission, transfert, personnes). Pour finir le Capitaine à éclairé les participants sur les principes qui régissent la maîtrise des risques chroniques à savoir la responsabilité, le bon ordonnancement et les études et les considérations financières et sociales.

 

A la suite de la présentation du Capitaine LEDI, les points suivants ont fait l’objet d’échanges :

  • Le lien entre les mesures de réduction des risques proposés dans chacun des trois niveaux (source-transfert-enjeux) ;
  • Le problème de la méconnaissance des risques ;
  • La faiblesse du cadre juridique du Togo dans le domaine de la gestion des risques chroniques ;
  • L’arbitrage entre les considérations financières et sociales eu égard à la carence de textes appropriés.

 

Deuxième présentation : « Etude d’impact Environnementale, Méthodologie et mise en œuvre »

Le module « Etude d’impact Environnementale, Méthodologie et mise en œuvre » a été présenté par l’honorable NADJO.

L’honorable a introduit sa présentation par la définition d’une étude d’impact environnementale qui est un processus officiel en vue de vérifier les impacts probables des activités sur l’environnement et les moyens et interventions permettant de contrôler et de limiter les impacts.

Après avoir fait un bref aperçu sur les objectifs d’une étude d’impact environnementale, l’honorable NADJO a présenté la situation de départ permettant de définir les principales composantes environnementales. Il a ensuite donné les différents types d’impacts, leurs caractéristiques et les manières dont peut être décrite une étude d’impact (intensité, direction, étendue, durée, fréquence, probabilité etc.). A travers un schéma il a montré le processus et les phases d’une étude d’impact environnemental. Dans la suite de sa présentation il a abordé entre autres

  • Les acteurs impliqués dans l’étude d’impact environnementale, leurs rôles et responsabilités ;
  • Les critères pour rendre une étude d’impact environnementale efficace ;
  • Le cadre juridique français régissant les études d’impact environnementales ;
  • Les projets soumis à étude d’impact environnementale.

 

A l’issue de cette présentation, les échanges avec les participants ont porté sur les points suivants.

  • Le statut juridique de l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement ;
  • Le rôle de l’Etat dans le suivi et le contrôle du respect des normes régissant les études d’impact environnementales ;
  • La pollution occasionnée par les usines NIOTO et CIMTOGO et l’impact sur les populations ;
  • L’impact des travaux de construction des routes dans le grand Lomé et les inondations associées ;
  • L’implication des élus locaux dans l’étude d’impact environnementale.

 

Troisième présentation : « les meilleures techniques disponibles MTD » Par le Capitaine ANOUNKOU.

Dans son introduction, le Capitaine a défini les MTD comme étant l’ensemble des moyens dont nous disposons pour maîtriser les risques. Il a ensuite donné un aperçu sur la directive IED qui est une partie de la directive SEVESO et sa mise en application en France. Dans la suite de sa présentation, le capitaine ANOUNKOU s’est appesanti sur les BREF (Best available techniques REFerence document),  documents de références des meilleures techniques disponibles MTD. Pour ce faire, il a fait ressortir

  • Le contenu des BREF pour chaque secteur industriel ;
  • L’organisation des BRIEF ;
  • Conclusions sur les MTD ;
  • La classification des BREF par secteur d’activité développé dans le cadre des directives IED.

Après avoir abordé les BREF, le formateur a poursuivi son exposé en donnant les conditions d’autorisation d’une installation classée pour la protection de l’environnement ICPE et la méthode de détermination des Valeurs Limites d’Emission (VLE).

Le capitaine ANOUNKOU a fini sa présentation par une étude de cas concernant la Centrale Thermique au Charbon (CTC) de Cordonais.

Les débats qui s’en sont suivis ont porté sur la tropicalisation des meilleures techniques disponibles MTD et ceux devant être utilisées pour l’usine de CIMTOGO pour réduire la pollution qu’elle occasionne.

 

Quatrième présentation : Surveillance des émissions et impacts, Interprétation de l’Etat des Milieux (IEM). Par M. TCHALA Matiyou

Monsieur TCHALA a commencé son exposé en présentant les types de surveillance ainsi que les objectifs de la surveillance d’une installation classée en fonctionnement. Pour ce faire, il a d’abord éclairé les participants d’une part sur la surveillance des émissions et d’autres parts sur la surveillance environnementale. Il a ensuite abordé les étapes et le contenu d’une surveillance environnementale.

Le formateur a continué sa présentation en faisant ressortir les objectifs de l’Interprétation de l’Etat des Milieu (IEM) selon qu’il s’agisse d’une nouvelle installation ou d’une installation existante. A travers un schéma il a expliqué la démarche de l’IEM ainsi que les valeurs réglementaires y afférentes. Il a conclu sa présentation par la synthèse de la démarche de l’IEM.

A l’issue de sa présentation les débat ont porté entre autres sur :

  • Le responsable de la mesure des valeurs initiales en termes de coût ;
  • Le rôle de l’Etat dans la pollution de la zone portuaire ;
  • L’existence d’autres normes en dehors des Valeurs Limites d’Emission VLE.

 

Cinquième présentation : « Evaluation des risques sanitaires ERS ». Par Capitaine LEDI.

Le Capitaine LEDI à l’entame de sa présentation a donné les objectifs de l’évaluation des risques sanitaires aussi bien au niveau d’une installation en projet qu’une installation en fonctionnement. Pour permettre à son auditoire de mieux comprendre la suite de sa présentation, le Capitaine a donné les définitions de certains mots clés à savoir « Danger », « Exposition » et « Risque ». Après avoir fait un bref historique de l’évaluation des risques sanitaires présenté les trois étapes de l’ERS de la source vers les enjeux.

Il a ensuite présenté la logique de l’ERS et ses étapes de réalisation à savoir (i) la caractérisation du site, (ii) l’évaluation de de l’exposition, (iii) l’évaluation de la toxicité, (iv) la caractérisation du risque. Le formateur a continué sa présentation en abordant l’un après l’autre les points suivants :

  • Le bilan des émission issues des sources ;
  • Les scénarios d’exposition ;
  • La modélisation de la dispersion atmosphérique ;
  • La relation dose-effet, les Valeurs Toxicologiques de Référence, les effets à seuil et sans seuil ;

 

Les points d’échanges et les débat au s ont porté sur les questions suivantes :

  • Les mesures contraignantes pour imposer aux exploitants la réalisation des études préliminaires ;
  • Les contrôle du respect de la norme avant la délivrance de l’autorisation.

 

Sixième présentation : « Gestion de la phase post-accidentelle suite à un accident industriel ».

Par Honorable NADJO.

En vue d’introduire sa présentation, l’Honorable à commencé par l’historique de l’accident de SEVESO dont le bilan est catastrophique et qui est le point de départ de l’éveil de conscience sur les risques liées aux installations industrielles et ayant conduit à l’élaboration de directives appropriées.

Il a présenté le cadre temporel d’une installation classée aussi bien hors accident qu’en cas d’accident. Il a ensuite fait ressortir les trois principes de la gestion post-accidentelle notamment

Le principe de la responsabilité (exploitant, inspecteur des IC, populations), celui du bon ordonnancement (éviter -réduire-compenser) et enfin les études et actions.

L’honorable à fini sa présentation par une étude de cas sur la Gestion post-accidentelle de l’incendie d’un stockage de produits phytosanitaires.

 

 

Septième présentation : « les effets post-accidentelle et leurs déterminants ».

Par M. TCHALA Matiyou

Monsieur TCHALA dans sa présentation a d’abord abordé les types d’accidents et les conséquences aussi bien environnementales, sanitaires, économiques que sociales différées. Il a mis l’accent sur l’ampleur des effets différés en faisant ressortir les facteurs dont dépend l’importance de l’accident. Ces facteurs sont entre autres

  • La nature de l’accident ;
  • La nature des activités sur le site ;
  • La vulnérabilité des enjeux aux alentours ;
  • Les conditions d’intervention pour maitriser l’accident ;
  • La configuration des milieux de transfert possibles.

Il a continué son exposé en présentant le risque et ses composantes (source, transferts, enjeux à protéger). Le formateur a fait ressortir les deux sources (primaire et secondaire) et leurs effets à travers des images qu’il a présenté et expliqué aux participants. Par une figure accompagnée d’un tableau il a montré d’une part des exemples de sources primaires et secondaires, des formes de transfert et d’autres parts les enjeux à protéger (les personnes, les biens et l’environnement). Pour finir monsieur TCHALA a présenté les composantes et déterminants du risque sous forme de schéma qu’il a interprété pour les participants.

 

Huitième présentation : « Actions de prévention et réduction des effets post-accident ».

Par Capitaine ANOUNKOU

Le capitaine ANOUNKOU a commencé sa présentation en donnant les points sur lesquels l’on pourrait agir pour réduire voire minimiser les risques. Pour ce faire, il a d’abord ressorti les actions pour maîtriser les risques sur la source primaire (la phase d’exploitation) en donnant comme exemple le cas d’un incendie, d’une explosion ou d’une perte de confinement. Il a ensuite abordé le cas de l’action sur une source secondaire (sol, eau souterraine, lacs, mer etc.) ainsi que sur les transferts et les enjeux à protéger.

Le capitaine a continué sa présentation par une étude de cas relative à la réduction des transferts et des expositions et a fini en donnant quelques techniques de dépollution.

Les débats à l’issue de cette présentation ont porté sur l’impact de la pollution de l’air sur les fruitiers et le risque lié à la proximité des stations d’essence des maisons d’habitation.

 

Neuvième présentation : « Gestion et traitement des déchets post-accident ».

Par Honorable NADJO

 

En vue de se faire mieux comprendre par son auditoire, l’Honorable NADJO a à l’entame de sa présentation défini les notions de « Déchets » et de « Dangereux ».  Pour illustrer aux participants la génération de déchets, l’honorable a pris l’exemple de l’incendie d’un stock de bois sur sol pollué, cas de Saint-Cyprien du 22 août 2008.

L’Honorable après avoir fait un aperçu sur le type de déchets générés par un accident a présenté des enjeux et les risques liés aux déchets post-accident. Il a ensuite fait ressortir les principes de gestion des déchets par rapport auxquels il faut des filières agréées.

Pour finir l’Honorable a abordé les voies de traitement au rang desquelles les traitement physico-chimiques, thermiques et biologiques sont les plus importants.

 

Dixième présentation : « Organisation du post-accident, reprise d’activités, retour d’expérience » Par Capitaine LEDI.

Dans son exposé, le Capitaine LEDI a d’abord donné les missions et les rôles de la cellule post- accident à différente phases avant de s’atteler sur la communication et l’implication des populations.

Le formateur a ensuite abordé la reprise d’activité avec une série de mesures en spécifiant le retour à la normale hors site et le retour à la normale sur site. Il a fait un aperçu sur « la construction du retour à la normale » qui est une analyse systématique d’un événement passé en vue d’en tirer des leçons pour la gestion du risque en général.

Le capitaine a insisté sur le fait que cette étape doit permettre la recherche et l’établissement des responsabilités sans stigmatisation et une collaboration intersectorielles suffisantes.

Pour finir il a évoqué la nécessité de mettre en place une politique sur le post-accident à deux volets.

 

III-RECOMMANDATIONS:

A l’issue de cette formation, plusieurs recommandations ont été formulées aussi bien à l’endroit des formateurs, de l’Etat, qu’à l’endroit des élus locaux.

A l’endroit de tous les acteurs :

Prendre en compte l’aspect genre dans les renforcements des capacités à tous les niveaux.

A l’endroit des formateurs

  • Sensibiliser les acteurs pour la non-utilisation des anciens pictogrammes ;
  • Sensibiliser les acteurs nationaux pour une l’harmonisation de l’étiquetage conventionnel au niveau international ;

A l’endroit du ministère en charge de l’environnement

  • Faire un plaidoyer auprès du gouvernement afin que des mesures urgentes soient prises pour minimiser la pollution engendrée par la SNPT ;
  • Faire un plaidoyer afin que la question des NRBC soit intégrée dans les plans et programmes de développement des communes ;
  • Améliorer l’arsenal juridique national pour mieux protéger les populations contre les risques industriels ;
  • Former le personnel des communes pour une meilleure compréhension de la thématique des risques NRBC ;

 

CONCLUSION

Cette formation et sensibilisation a permis aux participants de s’imprégner des différents enjeux de la gestion des risques industriels ainsi que les conséquences y afférentes surtout dans un pays en pleine émergence à l’instar du Togo. Elle a permis aux élus locaux et aux autres acteurs de mieux connaitre leurs rôles et responsabilités dans la gestion des risques.

Les participants se sont félicités de la bonne conduite des travaux et ont émis le souhait qu’une prochaine formations et sensibilisations soient initiées afin d’éveiller les consciences d’un plus grand nombre d’acteurs sur les risques NRBC.

Fait à Lomé le 10 février 2021

Le rapporteur,

N’PO  Tissama  Y.