Du 15 au 17 octobre 2019 s’est tenue à Doha, à l’hôtel Mondrian la sixième assemblée annuelle des représentants de l’Industrie Chimique et des Autorités Nationales des Etats Parties à la Convention pour l’Interdiction des Armes Chimiques. Cet évènement est placé sous les auspices de son Excellence Dr. KHALID BIN MOHAMED AL-ATTIYAH, Premier Ministre et Ministre d’Etat de la Défense.
Cette conférence internationale est organisée par le Comité National Pour l’Interdiction des Armes (NCPW) du Qatar et le Secrétariat Technique de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW), avec la facilitation de différents experts.
Cette rencontre vise à renforcer la collaboration entre les Autorités Nationales de Etats parties à la Convention et l’Industrie Chimique en tant que les parties prenantes importantes au plan national. Le but spécifique de cette conférence est aussi d’améliorer l’accomplissement de plusieurs obligations de la Convention, notamment celle relative au régime de vérification sous l’article VI de la Convention sur les Armes Chimiques.
Plus de 100 participants venus de 25 Etats Parties de toutes les régions ainsi que des membres du Conseil International des Associations de chimistes ont pris part aux échanges.
Des représentants des États membres de l’OIAC suivants ont participé à l’événement: Australie, Bulgarie, Burundi, Chili, Chine, Colombie, Côte d’Ivoire, El Salvador, Guatemala, Iran ( République démocratique du Congo) , Guatemala, Iran, Jordanie, Kenya, Lituanie, Mexique, Myanmar, Namibie, Nigéria, Pakistan, Palestine, Pérou, Qatar, Tadjikistan et Togo.
Le Togo a été représenté par Professeur BOYODE Président de l’Autorité Nationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques et M. SITTI Anani Directeur Exécutif de l’ASOZOF.
Force est de noter que les participants togolais comme d’autres ont été sponsorisés, c’est-à-dire que le billet et le séjour ont été pris en charge par la Convention. Pour ce faire, les participants ont été sélectionnés sur la base de leurs contributions relatives à l’article VI de la Convention préalablement envoyées aux organisateurs.
La Conférence s’est déroulée en Anglais et en Arabe. Seules ces deux langues ont fait l’objet de traduction simultanée.Elle a eu lieu juste après l’enregistrement des participants et l’octroi des badges. Elle a été ponctuée par deux allocutions. D’abord celle du Président du Comité National Pour l’Interdiction des Armes Chimiques (NCPW) du QATAR, ensuite celle de la représentante de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW).
Dans son allocution de bienvenus aux participants, le président du Comité national pour l’interdiction des armes du Qatar, SE le brigadier Hassan Saleh Al-Nesf a insisté sur l’utilisation pacifique des produits chimiques, et surtout, l’importance de la collaboration entre les Autorités Nationales et l’Industrie chimique ceci dans la facilitation de l’application de l’article 6, qui met un point saignant sur les vérifications.
Madame Matsushita de OIAC/OPCW, dans son intervention a remercié le Gouvernent du Qatar pour l’organisation de la 6 ème Réunion Annuelle entre les représentants de l’industrie chimique et les Autorités Nationales des Etats Membre de la Convention pour l’Interdiction des Armes Chimiques CIAC/CWC. Puis elle a attiré l’attention des participants sur l’interaction entre AN et industrie chimique ; la nécessité d’échanger les meilleures pratiques ; la pertinence de l’industrie chimique ; la menace du terrorisme chimique et enfin, promouvoir les échanges entre AN et industrie chimique
Il s’en est suivi d’une photo de groupe puis la présentation des participants.
Déroulement des travaux
Jour 1 :
La première présentation a été faite par AN du Qatar sur les activités de centre CBRN/NRBC de Doha. Le présentateur nous a édifiés sur le programme des curricula intégrés dans les formations à plusieurs niveaux de l’éducation, de l’académie et surtout de l’intégration du nucléaire en milieu universitaire au Qatar. Des chiffres du nombre des apprenants qui ont participé sont indiqués par année depuis 2011.
La deuxième présentation est faite sur « le rôle de l’Autorité Nationale et de l’Industrie Chimique dans la mise en œuvre de la Convention pour l’Interdiction des Armes Chimiques » a été faite par Madame Chizu Matsushita, Directrice de la Coordination du Planning, de la Division Coopération et Assistance Internationale à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW). Dans son propos, elle a mis l’accent sur les objectifs et la structure de la rencontre. Puis elle a rappelé les grands axes du rapport de l’Assemblée Annuelle de 2018.
S’agissant des objectifs, son analyse est basée sur les méfaits de la première guerre mondiale. Après quoi, elle a développé le rôle de l’OPCW qui met l’accent sur la Consultation, la Coopération et la Vérification.
La troisième intervention est une revue du cycle de Vérification sous l’Article VI de la Convention. Elle a été faite par Madame Shahnaz AHMADI, Directrice de l’Industrie à la Division de la Vérification à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW). Ses analyses ont mis en exergue les points saillants du cycle d’évaluation notamment les données, les déclarations annuelles des Etats, les inspections, le rapport d’évaluation etc.
Le thème I suivant est intitulé : Effort d’amélioration continue de l’efficacité et l’effectivité de l’Article VI sur la vérification en tenant compte du rôle de l’Industrie Chimique Nationale et l’Autorité Nationale. Ce thème a été présenté par Monsieur Larry Denyere, Directeur du Département de la Vérification Industrielle (OPCW). Il faut aussi noter les contributions des experts et partenaires internationaux tel que Docteur Detlef MAENNIG du Conseil International des Associations d’Industries Chimiques (International Council of Chemical Association ICCA).
Il est apparu clairement de ces exposés que le dialogue entre Autorité Nationale et Industrie Chimique revêt une importance capitale pour la mise en œuvre de la Convention. La confiance entre les deux parties est donc un élément clé du succès de l’implémentation de la Convention.
Quant à l’efficacité du système de vérification, tous les Etats parties doivent, non seulement faire des déclarations annuelles mais des déclarations annuelles totales. L’expression « nothing to hide » peint à suffisance la confiance mutuelle entre les deux parties et la qualité du dialogue qu’elles entretiennent.
Les participants ont ensuite eu droit à des partages d’expériences de certains pays notamment la Chine, la Lituanie et le Mexique dont les représentants ont tour à tour élaboré sur la collaboration entre l’Autorité Nationale et l’Industrie Chimique. Toutes ces communications ont été suivies de débat et d’échanges fructueux.
Prenant la parole dans cette session, M. SITTI après avoir félicité Docteur Detlef MAENNIG pour sa brillante communication lui a demandé de faire une emphase sur les meilleures pratiques dans la collaboration entre l’Autorité Nationale et l’Industrie Chimique ainsi que les défis rencontrés et les mesures mises en œuvre pour les relever. Il a terminé son intervention en proposant la mise à disposition des principales étapes d’une collaboration féconde entre l’Autorité Nationale et l’Industrie Chimique.
La session suivante a été consacrée aux discussions de groupes. Ainsi huit groupes ont été constitués à cet effet. A l’issue de ces discussions, il y a eu la restitution de chaque groupe.
Ainsi, la restitution du groupe composé du Tadjikistan, du Mexique, du Guatemala, du Pérou, de l’Uruguay, de l’Iran, du Pakistan et du Togo a été présentée par le Professeur BOYODE. A la question de savoir si la brochure recensant les meilleurs pratiques en matière de collaboration entre l’Autorité Nationale et l’Industrie Chimique doit être séparée ou annexée à la convention, le choix a été porté sur l’unicité du document. L’intérêt est de rassembler dans un document unique la Convention, ses grandes dispositions ainsi que les meilleures pratiques en matière de collaboration. Ceci permet une compréhension plus simple, claire grâce à un document unique.
Il a été indiqué aussi que le Togo n’a pas une expérience d’inspection et de vérification parce qu’il est à ses débuts dans la mise en œuvre de la Convention, l’ANIAC ayant lancé ses activités il y a deux ans. En tout état de cause, ces échanges permettent à la partie togolaise de s’enrichir de l’expérience des autres pays.
Jour 2 :
Le mercredi 16 octobre 2019, le Comité National pour l’Interdiction des Armes Chimiques du Qatar a fait une communication sur la divulgation de ses programmes. Ce Comité, placé sous la tutelle du Ministère des Affaires Etrangères a des activités internationales à travers les conférences. Au niveau national, les étudiants sont sensibilisés ; il en est de même du Ministère de l’Education, le but étant d’influencer les curricula et d’aboutir à une culture de paix. Le Comité National pour l’Interdiction des Armes Chimiques du Qatar donne aussi des conseils techniques au gouvernement.
Après ces présentations, le thème II de la session relatif à la prise de conscience de la Convention à travers la coopération entre les Autorités Nationales et l’Industrie Chimique a été abordé. Il a été animé par les experts Docteur DETLEF et Madame CHIZU Matsushita. Après ces présentations, les participants ont eu droit au partage d’expériences des pays comme l’Australie et la Jordanie.
L’activité importante de ce deuxième jour a été la visite de l’industrie pétrochimique de Qatar située dans la zone industrielle à des kilomètres du centre-ville de Doha.
C’est l’industrie par excellence de la production du gaz éthane qui est transformé en éthylène par méthode de « cracking industriel » ensuite polymérisé en donnant le « Low Density Polyéthylène (LDPE) » produit qui est par la suite, exporté dans le monde entier pour être transformé en divers produits plastiques. Cette industrie est le fleuron de l’Etat du Qatar, qui fait de cette monarchie une puissance économique et financière de la planète.
Cette visite d’entreprise a mis fin aux activités de la deuxième journée.
Jour 3 :
Le jeudi 17 octobre 2019, les participants ont d’entrée continué les discussions de groupes sur le thème II. Une synthèse de ces discussions a eu lieu groupe par groupe, ce qui a donné à M. SITTI l’opportunité de présenter la synthèse des travaux de son groupe. Il a mis en exergue l’importance de la coopération entre l’Autorité Nationale et l’Industrie Chimique. Un dialogue fécond entre ces deux structures constitue la clé du succès de la mise en œuvre de la Convention. En conséquence, des plans d’actions entre ces deux entités, doivent être élaborés et mis en œuvre de retour des délégations dans leurs pays.
Il convient aussi de partager les meilleures pratiques de coopération ainsi que les informations capitalisées à Doha. Enfin, il est nécessaire de clarifier la notion du risque. Il ressort aussi des échanges que la qualité du dialogue entre l’Autorité Nationale et l’Industrie Chimique détermine le degré de confiance mutuelle et la qualité des informations. En ce sens, la formule « nothing to hide » revêt toute son importance.
Les différentes présentations faites par les groupes ont servi de projet pour l’élaboration du rapport de la sixième Assemblée Annuelle.
Une attestation de participation a été remise à chaque participant.
Les rideaux sont tombés sur la sixième Assemblée Annuelle des Représentants de l’Industrie Chimique et des Autorités Nationales des Etats Parties à la Convention pour l’Interdiction des Armes Chimiques le soir de ce troisième jour de travaux, d’analyses et de partages.
L’atteinte des objectifs assignés à cette rencontre est le facteur de satisfaction des organisateurs et des participants.
Conclusion
La présence du Togo, à travers l’ANIAC et l’Industrie Chimique respecte les règles de participation cette sixième Assemblée annuelle.
L’intérêt de cette participation est de mettre ensemble deux entités responsables d’une bonne implémentation de la Convention. L’ANIAC demeure dans son rôle de sensibilisation des opérateurs économiques et d’initiateur d’un dialogue fécond afin de pouvoir recueillir des données et des informations fiables indispensables à ses déclarations annuelles auprès de la Convention. Or, les données et les informations doivent provenir de l’Industrie Chimique désormais partenaire de l’ANIAC. C’est ce partenariat qui permettra de recueillir aisément les données et les informations selon la formule « notihng to hide » (Rien à cacher). Dès lors, les déclarations annuelles du Togo seront des déclarations annuelles totales. C’est seulement à ce titre que le Togo honore ses engagements vis-à-vis de la Convention. La mission a ramené une importante documentation disponible en software./.
Lomé, le 25 octobre 2019
Professeur Pakoupati BOYODE Docteur Anani SITTI
Président de l’ANIAC-TOGO Directeur Exécutif de l’ASOZOF