Sources
Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) 2013 – 2017
2.3.2. Axe 2 : Renforcement des infrastructures économiques
Le Togo dispose d’un patrimoine d’infrastructures important qui forme le soubassement indispensable à la relance économique. L’importance des crédits d’investissements accordés à ce secteur témoigne de la volonté du pays de se doter d’infrastructures économiques de qualité et d’équipements modernes afin de faciliter la circulation des biens et des personnes, promouvoir les échanges commerciaux internes et intra régionaux et consolider les bases d’une croissance forte et d’un développement durable.
2.3.2.1. Développement des infrastructures de transport
Le concept de corridor de développement se concrétisera à travers la mise en place d’infrastructures modernes de transport multimodal efficient, comprenant : (i) les infrastructures de transport maritime (Port Autonome de Lomé, l’appontement de Kpémé pour le chargement du phosphate) et fluvio-lagunaire ; (ii) les infrastructures routières ; (iii) le réseau ferroviaire ; et (iv) ainsi que les aéroports (aéroport international Gnassingbé Eyadema et aéroport international de Niamtougou) pour le transport aérien. Dans cette perspective, le Togo entend se doter d’une stratégie des transports comme outil important de planification. De plus, pour concrétiser le concept de corridor de développement, le Gouvernement mettra en place une société holding d’Etat qui assurera le pilotage des projets d’investissement d’envergure et la mobilisation des moyens financiers nécessaires en faisant recours aux financements innovants, notamment, via les partenariats public-privé.
A) Développement du réseau maritime et fluvio‑lagunaire
Le Port Autonome de Lomé (PAL) a le potentiel de se positionner dans la région comme port d’éclatement pour les conteneurs (hub portuaire). Le port est très bien situé à la jonction de deux corridors routiers : Abidjan-Lagos et Lomé-Ouagadougou qui dessert les pays voisins sans littoral tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Seul port de la région en eau profonde, ne nécessitant que peu de dragage, il peut accueillir la classe des gros navires requérant 14 mètres de tirant d’eau. Il pourrait, à l’avenir, jouer un rôle stratégique important au carrefour des transports et des échanges commerciaux de la sous-région. En effet, l’ambition du Gouvernement est de disposer d’un port commercial international, performant et compétitif, assurant au moindre coût les échanges extérieurs du pays, et rivalisant avec les ports de la sous-région dans la vente de services portuaires, de transit des pays voisins et de transbordement maritime, en soutien au développement socioéconomique du Togo. Pour ce faire, il entend mettre en œuvre le plan directeur du développement du port de Lomé (horizon 2025).
Le Gouvernement est conscient que le rôle du PAL dans l’économie est très important, en ce sens que, 90% des échanges commerciaux du Togo avec l’extérieur passent par le PAL. Il constitue la cheville ouvrière des transports terrestres. Le renforcement de sa compétitivité et de son efficacité est donc essentiel pour dynamiser le développement des activités du secteur privé.
Pour atteindre cet objectif, de gros investissements de plus de 1 000 milliards de FCFA seront réalisés à moyen et long termes pour l’extension des infrastructures portuaires afin d’augmenter les capacités d’accueil et pour l’amélioration de la prestation des services portuaires. Ils concernent : (i) la construction d’un troisième quai pour porte-conteneurs comprenant la délocalisation du port de pêche ; (ii) l’aménagement d’une darse de transbordement pour augmenter le nombre de navires pouvant accoster ; (iii) l’aménagement de plusieurs aires de stationnement ; (iv) la construction d’un poste de pesage à Tsévié en vue de l’application intégrale du règlement 14 de l’UEMOA ; (v) l’aménagement d’un port sec à Blitta ; (vi) la réhabilitation de la voirie intérieure du port ; (vii) l’aménagement et l’assainissement des voies de desserte de la zone portuaire ; (viii) le prolongement du collecteur principal du port jusqu’à la nationale n°3 et aux autres travaux d’assainissement ; (ix) l’aménagement d’un nouveau site à Adéticopé en vue de la délocalisation des activités de vente de véhicules et engins d’occasion ; (x) la réhabilitation des terrepleins à l’intérieur du port ; (xi) l’aménagement d’une route industrielle allant du quai minéralier aux différents terminaux minéraliers ; (xii) l’extension du Terminal du Sahel ; et (xiii) l’extension du quai minéralier utilisé pour l’exportation de clinker, de charbon et du fer.
Sur le plan de l’efficacité de la gestion du Port, des mesures seront prises pour : (i) restaurer l’autorité portuaire sur les concessionnaires et associer le PAL à l’attribution des licences ; (ii) accélérer le projet d’instauration du guichet unique des formalités portuaires et douanières ; et (iii) accélérer la mise en place d’un programme de suivi du transit.
S’agissant du coût de passage portuaire, l’amélioration de la compétitivité du PAL passera par les mesures et actions suivantes : (i) la mise en place d’une task force chargée de faire des propositions pour optimiser le coût du passage portuaire. Le PAL veillera à la compétitivité globale de la place portuaire de Lomé afin d’éviter des pertes de marchés, notamment, en collectant les informations fiables pour la prise de décision sur le plan tarifaire ; (ii) l’instauration du principe de la concurrence dans l’attribution des licences.
Par ailleurs, le PAL ne pourra jouer pleinement son rôle de poumon de l’économie que dans un environnement de sûreté et de sécurité maritimes par l’application efficace du code International pour la Sécurité des Navires et des Installations Portuaires (code ISPS), et en amont par la prévention des actes de piraterie et les attaques à main armée contre les navires en rade.
En tout état de cause, le Gouvernement entend inscrire le programme d’investissements sus-évoqué dans une vision de long terme pour le développement et le positionnement du PAL.
En marge du développement du transport maritime, des réflexions sont en cours dans le secteur des transports afin d’aménager et de rendre navigables les voies fluviales du pays. Les principales voies navigables sont le lac Togo, le Mono et l’Oti.
Par ailleurs, les voies d’eau sont par excellence un atout touristique pouvant être mises en valeur par le développement de la navigation de plaisance et le développement des sports nautiques qui seront complémentaires à la diversification de l’offre touristique nationale.
Aussi, afin de mettre en valeur les plans d’eaux territoriaux, la stratégie des transports mettra-t-elle un accent important sur l’aménagement des principales voies fluviales navigables.
B) Développement des infrastructures routières
La situation du réseau routier togolais est très préoccupante. La plupart des routes construites datent des années 70 et n’ont pas bénéficié d’entretien régulier. Les pluies diluviennes de ces dernières années ont accentué leur dégradation causant d’importants dégâts et des pertes en vies humaines. L’accès à certaines localités est devenu impossible pour l’écoulement des produits agricoles. D’importants points critiques ont surgi. L’état actuel du réseau routier est un frein au développement de l’économie et constitue une cause de l’insécurité routière pour laquelle l’Etat a engagé des campagnes de sensibilisation et de formation à l’endroit des usagers de la route. Le pourcentage des routes nationales revêtues ayant un assez bon niveau de service est globalement estimé à 40% en 2011, tandis que celui des routes nationales non revêtues est d’environ 16,7%.
L’ambition du Gouvernement est d’améliorer sensiblement l’état des routes, à travers des investissements importants pour l’entretien routier et la remise à niveau du réseau routier. A cet effet, le Gouvernement envisage de rendre opérationnel le fonds d’entretien routier de deuxième génération dénommé Société Autonome de Financement de l’Entretien Routier (SAFER). Il est destiné à financer exclusivement l’entretien routier dans l’objectif de pérenniser les investissements consentis dans les infrastructures routières. Par ailleurs, le Gouvernement envisage de mettre en place une agence des routes chargée de mettre en œuvre les projets de construction, de réhabilitation et d’entretien du réseau national. L’autonomie de cette agence permettra d’assurer l’efficacité et l’efficience dans l’exécution des travaux routiers en général et de l’entretien routier en particulier. La complémentarité entre la SAFER et l’agence des routes apportera un nouveau dynamisme dans le sous-secteur des infrastructures routières. Le ministère des travaux publics sera chargé de la planification, des études et du suivi-évaluation.
Par ailleurs, le Gouvernement est conscient qu’en matière de transport international, le commerce international avec les pays de la sous-région (Niger, Burkina Faso, Mali, Ghana et Bénin) est une donnée importante pour la prospérité au Togo, et le réseau national routier bitumé inter-Etat est vital pour le pays. Au plan national, le développement des plantations de coton, de café-cacao et des cultures vivrières a un lien étroit avec le transport routier et le réseau des pistes rurales. L’expansion très remarquable de la capitale Lomé mérite qu’une attention particulière lui soit accordée dans la politique des transports urbains.
Pour ce faire, le Gouvernement a retenu les objectifs stratégiques ci-après :
• disposer d’un réseau de routes nationales doté d’un bon niveau de service, reliant entre elles toutes les parties du territoire et avec les pays voisins, assurant ainsi un appui aux secteurs porteurs de croissance ;
• disposer de réseaux de pistes rurales densifiés et de qualité désenclavant les zones à fort potentiel agro‑économique, irriguant les zones rurales et connectés aux réseaux routiers interurbains ;
• disposer d’un réseau urbain et intra‑urbain de qualité facilitant le transport des personnes et des biens. Dans cette optique, le Gouvernement a renouvelé le parc automobile de la Société de Transport de Lomé (SOTRAL) par l’achat de bus neufs pour 3,5 milliards de FCFA ;
• développer le recours à des travaux à haute intensité de main d’œuvre pour le développement et la maintenance des infrastructures et équipements du sous-secteur.
Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement compte, avec l’appui de ses partenaires au développement, réaliser de gros investissements de plus de 2 000 milliards de FCFA dans les cinq années à venir pour : (i) réhabiliter 20 km de voiries urbaines par an à Lomé15 ; (ii) réhabiliter les voiries urbaines des autres villes du pays ; (iii) dédoubler le tronçon Lomé-Tsévié ; (iv) poursuivre l’ouverture et la réhabilitation des pistes rurales ainsi que l’élimination des points critiques ; (v) réaliser les travaux de dédoublement de la RN1 qui relie le Port Autonome de Lomé à la frontière avec le Burkina Faso pour desservir le Burkina Faso, le Mali et le Niger et favoriser ainsi une fluidité des échanges commerciaux et l’intégration régionale entre le Togo et ces pays ; (vi) réhabiliter le corridor Lomé-frontière du Burkina Faso ; (vii) réhabiliter les principales routes transversales au corridor nord-sud telles que les voies Agou-Notsé-Tohoun, Atakpamé-Badou, Dapaong-Mandouri, frontière Ghana-Kabou-Kara-Kemerida-frontière du Benin et la bretelle de Kétao-Pagouda, Sokodé-Tchamba-frontière Bénin, Gléi-Amou-Oblo, Kabou-Guerin Kouka-Katchamba, Aného-Tabligbo-Tsévié, Kpalimé-Atakpamé, Lomé-Vogan-Anfoin, etc. ; (viii) renforcer l’entretien des routes revêtues et des pistes réhabilitées ; (ix) apporter un soutien à l’organisation privée de transport de masse ; (x) poursuivre la promotion de l’émergence et du développement des PME de travaux d’entretien routier et des bureaux d’études locaux, de leur professionnalisation et qualification, et de leur capacité de gestion ; (xi) développer le transport urbain à l’image de SOTRAL dans les autres villes du pays et maîtriser le trafic urbain ; (xii) étudier et mettre en place un nouveau cadre réglementaire de la gestion de la sécurité routière ; (xiii) étudier et mettre en place 15 Déclaration de Politique Générale du Gouvernement devant l’Assemblée Nationale, 4 juin 2010 un cadre réglementaire de la sécurité des ouvriers sur les chantiers ; (xiv) redynamiser la mise en œuvre des politiques communes et de projets régionaux au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA en vue d’améliorer la circulation des biens et des personnes.
L’ensemble des axes routiers réhabilités ou construits amélioreront l’approvisionnement des populations rurales à l’intérieur du pays pour les acheminements des productions vivrières et de rente. Ils contribueront à générer des milliers d’emplois directs et indirects.
C) Développement du réseau ferroviaire
Le réseau ferroviaire togolais comprend près de 519 km de voies métriques très vétustes, dont 160 km totalement hors service et partiellement démantelés (lignes de Lomé-Kpalimé et de Lomé-Aného). La configuration actuelle des installations ferroviaires ne permet plus d’assurer le niveau de service de qualité qu’exige l’Union des Chemins de Fer Africain. La ligne centrale (Lomé-Blitta, 276 km) qui devrait être le principal axe de desserte du Togo vers les pays sans littoral, sera très prochainement un maillon important dans les liaisons intercommunautaires des pays de la CEDEAO.
Le Gouvernement est conscient que le développement du réseau ferroviaire est indispensable pour renforcer le rôle de pays de transit et d’exportation des produits miniers et industriels du Togo. Grâce à ses tarifs plus compétitifs par rapport aux tarifs routiers et à sa capacité de chargement, le réseau ferroviaire peut améliorer considérablement la mobilité des personnes et des biens sur le territoire national.
L’ambition du Togo est d’augmenter sensiblement le trafic ferroviaire à l’horizon 2020. A cet effet, la réhabilitation et la construction de la ligne Lomé‑Cinkassé‑frontière du Burkina Faso et la modernisation du réseau existant constitueront les principales priorités pour les prochaines années. Ces projets reposent sur l’anticipation d’un accroissement du trafic potentiel, de provenance interne et externe. Le volume des produits internes susceptibles d’être transportés par voie ferrée est projeté à 2,3 millions de tonnes par an d’ici à 2013, à 10 millions de tonnes à l’horizon 2016 et près de 13 millions de tonnes en 2017. La voie ferrée Lomé‑Cinkassé qui s’inscrira dans le projet communautaire de l’UEMOA, reliera le Port Autonome de Lomé à la frontière avec le Burkina Faso pour desservir le Burkina Faso, le Mali et le Niger ; il favorisera ainsi une fluidité des échanges commerciaux entre le Togo et ces pays. Le coût global de ce projet est estimé à 1 500 milliards de FCFA incluant les études de faisabilité technique, économique et financière, l’exécution et le contrôle des travaux.
D) Développement du réseau aérien
Le transport aérien repose sur deux aéroports de classe internationale : l’aéroport international Gnassingbé Eyadema et l’aéroport international de Niamtougou. L’aéroport international Gnassingbé Eyadema est exploité par plusieurs compagnies aériennes : Air France, Ethiopian Airlines, Asky, Royal Air Maroc, Brussels Airlines, Air Burkina et Ceiba. L’aéroport international de Niamtougou était initialement destiné au transport intérieur, il sera plus tourné vers le transport des pèlerins pour le hadj et le transport des produits de contre saison.
On constate une tendance d’augmentation du trafic aérien (58% entre 2009 et 2010), et les projections prévoient un doublement du nombre de passagers à l’aéroport international Gnassingbé Eyadema entre 2009 et 2015.
Le Gouvernement se fixe les objectifs stratégiques suivants pour promouvoir davantage le développement du transport aérien :
• disposer d’un aéroport international, performant et compétitif, assurant à moindre coût les échanges extérieurs du pays par voie aérienne dans des conditions exigeantes de sûreté et de sécurité de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), et rivalisant avec les aéroports internationaux de la sous-région dans la vente de services de « hub », en soutien au développement socioéconomique du Togo ;
• disposer d’un réseau d’aéroports régionaux de bon niveau de services, facilitant le développement d’un réseau de lignes intérieures desservant les régions éloignées de Lomé, et d’un réseau de lignes de voisinage.
Pour ce faire, le Gouvernement a entrepris, la modernisation de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema qui portera la capacité d’accueil à plus de 1,5 million de passagers à l’horizon 2017 et les postes de stationnement des aéronefs à 11, pour en faire un véritable hub pour toute l’Afrique de l’Ouest. Le coût estimatif de ce projet est de 87 milliards de FCFA.
Par ailleurs, le Gouvernement poursuivra les projets de modernisation des installations existantes et de réhabilitation de l’Aéroport International de Niamtougou et étudiera l’opportunité (et éventuellement la mise en place) de la création d’un fonds spécial pour le développement du transport aérien intérieur. Le coût des travaux est estimé à 15 milliards de FCFA. La modernisation de cet aéroport prend en compte l’allongement de la piste, le renforcement des chaussées aéronautiques, la clôture et la construction d’un hôtel International.
Le Gouvernement envisage également la construction d’un nouvel aéroport à Lomé pour un montant de 300 milliards de FCFA. L’objectif est d’atteindre, en 2025, un trafic global de 2,5 millions de passagers.
2.3.2.2. Développement des infrastructures énergétiques
La consommation finale d’énergie au Togo est dominée à 73%18 par la biomasse. Les hydrocarbures représentent 70%19 du coût des importations totales et 15% des recettes sont consacrées à la facture pétrolière. L’énergie électrique est distribuée au Togo par deux sociétés qui exploitent les réseaux de moyenne et basse tension (la CEET) et haute tension (la CEB). En 2010, l’énergie électrique totale livrée au réseau s’élève à 918 GWh dont 878 GWh livrés par la CEB et 40 GWh produits par la CEET la même année. Le taux d’électrification nationale est de 23%.
Le principal défi du secteur consiste, à assurer, de manière stable, à la fois un meilleur accès et une autonomie substantielle nationale d’approvisionnement, à un coût raisonnable, tout en diversifiant les sources d’énergie, surtout les énergies propres et renouvelables.
A) Renforcement des capacités de production énergétique
Pour relever ce défi, le principal axe sur lequel le Gouvernement compte poursuivre le déploiement de ses efforts, consiste, à augmenter la capacité de production énergétique du pays. L’objectif est de porter la capacité de génération de l’électricité de 161 MW en 2010 à au moins 300 MW en 2015 et 500 MW en 2020. Pour ce faire, il compte mettre en œuvre plusieurs projets d’électrification pour alimenter plus de 50 000 nouveaux clients d’ici 2015, et sécuriser l’approvisionnement par l’augmentation de la capacité de production et de transport d’électricité. Ainsi, dans le cadre du renforcement des capacités de la CEB, les projets envisagés sont les suivants : (i) le projet de construction du barrage hydroélectrique d’Adjarala ; (ii) la recherche, à terme, d’une solution globale aux problèmes d’énergie et d’eau dans le cadre d’une concertation sous‑régionale (projet inter Etats du gazoduc Nigéria-Bénin-Togo-Ghana) ; (iii) la poursuite de projets d’interconnexion (330 KV entre le Nigéria, le Bénin, le Togo et le Ghana), afin de faciliter les transits d’énergie, l’optimisation des moyens de production des quatre pays précités ainsi que de secours mutuel en cas de difficulté ; (iv) l’introduction par voie de concurrence internationale de concession aux producteurs indépendants pour une puissance minimale garantie de 50 à 100 MW d’ici à 2013 ; (v) le projet de valorisation des sites micro‑hydroélectriques inventoriés sur les principaux fleuves ; (vi) la réhabilitation du barrage de Nangbéto (32,5 MW) ; (vii) le projet de réhabilitation de la microcentrale hydroélectrique de Kpimé.
Aux termes de ces projets, près de 700 km de lignes HTA seront construites sur l’ensemble du territoire national.
En outre, des mesures relatives à la biomasse, aux énergies renouvelables, à l’économie d’énergie et aux hydrocarbures seront prises pour accompagner le développement de l’électricité. Ces mesures visent : (i) la mise en place d’un cadre législatif, réglementaire et institutionnel permettant d’encourager la promotion des énergies renouvelables et l’accès des ménages aux énergies de substitution au bois-énergie à moindre coût ; (ii) la mise en œuvre d’un programme de promotion des foyers améliorés et d’un second programme consacré à la vulgarisation du gaz butane à usage domestique ; (iii) la poursuite de l’exonération de taxes pour l’importation d’équipements liés aux énergies renouvelables (solaire, éolien, biogaz, etc.) ; (iv) la construction de centrales solaires (5 MW) ; (v) la construction de centrale éolienne (12 MW) ; (vi) le projet sous-régional de construction d’une centrale thermique au gaz naturel de 450 MW cycle combiné à l’horizon 2020 ; (vii) la poursuite de la mise en œuvre du programme d’efficacité énergétique et d’accès aux services énergétiques.
B) Renforcement des capacités de distribution énergétique
Pour ce qui concerne la distribution de l’énergie électrique, les divers projets réalisés et ou en cours de réalisation sont, notamment : l’électrification transfrontalière phase I et II, l’électrification rurale phase I, la construction des alimentations de nature à mettre à la disposition des usagers de l’intérieur du pays de l’énergie électrique plus fiable.
Ces projets doivent être accompagnés de réformes institutionnelles et réglementaires du secteur par la mise en œuvre d’une politique nationale de l’énergie qui donne les orientations futures du secteur, et la poursuite de la restructuration de la CEET. Afin de lutter durablement contre la pauvreté qui touche beaucoup plus les zones rurales, l’électrification rurale sera particulièrement accompagnée par l’adoption d’une stratégie d’électrification rurale, la création d’une agence nationale d’électrification rurale et la mise en place d’un fonds d’électrification rurale. Le désenclavement des zones par l’ouverture des pistes d’accès est indispensable à l’implantation de poteaux électriques ou pylônes.
La réalisation du programme d’électrification du pays devrait permettre de répondre aux besoins en consommation d’énergie électrique et améliorer l’accès des populations aux services publics d’électricité, la faisant passer de 23% en 2010 à 40% en 2017 et 42% en 2020. Pour le milieu rural, le taux d’accès sur cette période passerait respectivement de 5% à 16% puis à 18%.
2.3.2.3. Développement des infrastructures de postes et de télécommunications
Le secteur de la Poste s’est doté d’un Plan Intégral de Réformes et de Développement Postal (PIDEP). L’existence de ce plan témoigne de l’expression de la volonté et de l’engagement du Gouvernement d’entreprendre la réforme du secteur postal au Togo.
Cette approche vise à doter le secteur d’une véritable feuille de route pour la modernisation des activités postales. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement s’engage à : (i) accélérer la mise en œuvre du cadre d’action du PIDEP ; et (ii) assurer les conditions d’un développement durable des services postaux au Togo.
Le secteur des Technologies de l’information et de la Communication (TIC) repose sur un marché porteur à la fois de lourdes inerties et de potentialités locales et régionales. L’offre en matière de télécommunications au Togo s’articule autour de services de téléphonie fixe, mobile ainsi que de services de l’internet. Le marché des télécommunications fixes se caractérise par le monopole de la société TogoTelecom sur les infrastructures. Le marché de téléphonie mobile est partagé entre la société d’Etat, Togo cellulaire (Togocel), filiale à 100% de TogoTelecom, et Atlantique Telecom Togo (Moov) qui appartient au groupe Etisalat (Emirats arabes unis). Ce marché duopolistique ne s’avère pas efficace du point de vue des tarifs (jugés relativement élevés en ce qui concerne les tarifs des opérateurs) et de la diversité des services proposés. Le nombre d’emplois est faible (1408 emplois directs en 2010).
La contribution du secteur au PIB est estimée à 5,7%.
Le Togo ambitionne de rentrer dans la société de l’information en devenant une vitrine dans la sous‑région en matière de TIC à l’horizon 2015. L’objectif visé par le Gouvernement est d’insuffler une nouvelle dynamique pour le secteur et attirer l’investissement aussi bien public que privé nécessaire pour réaliser les nombreux défis et faire des TIC un moteur du développement socioéconomique. Pour réaliser cet objectif, le Togo vise, d’ici à 2015, un taux de pénétration téléphonique fixe et mobile de 60% (contre 41,8% en 2009), un taux de pénétration haut-débit de 15%. L’accès haut‑débit devra passer du statut de produit de luxe à celui de bien de grande consommation pour les ménages, et de service de première nécessité pour les entreprises et le service public. L’ambition devrait se traduire également par : (i) l’accroissement de la qualité des services offerts et la gamme de prestations en rendant plus compétitifs les prix des services de télécommunications ; (ii) la construction d’un réseau national et international de télécommunications fiables, et connecté aux autoroutes de l’information ; (iii) la promotion des télécommunications comme secteur économique essentiel à l’essor d’une économie compétitive ouverte au monde et où le secteur des services représente une part importante du PIB.
Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement s’engage à :
• adapter et compléter le cadre légal et réglementaire du secteur afin de favoriser le développement d’une concurrence saine et loyale au profit des utilisateurs et d’optimiser l’interconnexion des réseaux et l’accès aux capacités et aux infrastructures clés ;
• renforcer la fonction de régulation, afin de garantir la mise en œuvre des dispositions légales et réglementaires relatives à la concurrence, à l’interconnexion et à l’accès ;
• préparer et mettre en œuvre une stratégie pour améliorer la connectivité des institutions éducatives, Gouvernementales et hospitalières ainsi que l’accès aux TIC dans les régions rurales ou zones éloignées ;
• restructurer les opérateurs publics du secteur dans le cadre de partenariat public-privé visant à assurer leur assainissement et leur viabilité à long terme. Dans cette perspective, le Gouvernement a adopté une feuille de route en trois étapes : (i) restructurer le groupe TogoTélécom ; (ii) ouvrir le groupe TogoTélécom à un partenaire stratégique ; (iii) octroyer de nouvelles licences de téléphonie mobile ;
• mettre en place des accès internationaux haut-débit afin de réduire significativement le coût d’accès à l’Internet et aux TIC.